Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Mes chers collègues,
Comme tous les ans, à peu près 900 000 candidats ont soumis, non sans angoisse, leurs vœux à la procédure Parcoursup. Comme tous les ans depuis 2018, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les modalités, les critères et finalement l’intelligibilité des conditions d’examen des dossiers par certains établissements.
Il est admis, par exemple, que certaines filières réalisent une première sélection des dossiers par le seul usage d’un algorithme. En outre, comme l’a révélé la Cour des comptes, 20 % des commissions d’évaluation intègrent dans leur critère celui du lycée d’origine. Certaines d’entre elles pourraient même pondérer les notes du contrôle continu par le rang de classement de celui-ci, ce qui pénalise les élèves issus des établissements des communes populaires.
Notre groupe s’était opposé à cette sélection imposée par le manque de places et le sous-investissement chronique dans l’université. Nous estimions à l’inverse que la France a l’impérieux devoir de former plus d’ingénieurs, plus de techniciens supérieurs et plus de diplômés de l’université pour affronter ses défis climatiques, technologiques et sociaux.
Mais, dans l’immédiat, considérons avec la Commission européenne, le Conseil constitutionnel, la Cour des comptes, le Défenseur des droits, le comité d’éthique de Parcoursup et la commission de la culture du Sénat qu’il est impérieux de présenter explicitement aux candidats les procédures d’examen de leurs dossiers.
Certains établissements ont usé et abusé d’une dérogation législative discutable pour s’affranchir de l’obligation faite à tous agents publics de rendre compte de son administration.
Comment pouvons-nous reprocher aux GAFAM et à TikTok de nous cacher leurs algorithmes et accepter l’opacité de ceux de Parcoursup ?