Question Orale posée lors de la séance publique du 30 novembre 2021
Madame/Monsieur le Président
Madame la ministre
Dans l’exposé des motifs d’un récent appel à projet, le Gouvernement considère, je le cite, que « la capacité d’un établissement à développer et à diversifier ses sources de financement est devenue essentielle » pour « assurer le recrutement et l’accompagnement des étudiants ou l’environnement des activités de recherche et d’enseignement ».
Cet appel à projets est donc destiné à aider les équipes chargées de répondre aux appels à projets. Cette mise en abyme est quelque peu burlesque et j’aimerais vous demander, cum grano salis, si le Gouvernement a prévu un appel à projet pour aider ces équipes à répondre à cet appel à projet.
Je crains que ce changement dans le mode de financement de l’enseignement supérieur et de la recherche ne dévoile un changement radical de paradigme. Progressivement les établissements ne seront plus aidés en fonction de leur investissement pédagogique et scientifique, mais sur leur capacité à autofinancer leurs missions de services publics. L’excellence n’est plus scientifique, mais managériale.
Les universités sont mises en péril par le décalage croissant entre le montant de la dotation de l’État qui est stable et le nombre d’étudiants qui ne cesse d’augmenter. Face à cette crise budgétaire, la seule réponse de votre Gouvernement est-elle de les aider à trouver ailleurs leurs financements ?
Réplique
La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a rendu hier les résultats d’un appel d’offres de 800 millions d’euros. À cette occasion, son cabinet a déclaré, je cite, « L’excellence ne peut pas se décliner sur un moule unique », « on ne peut pas piloter la diversité de l’enseignement supérieur avec le classement de Shanghai ».
Je partage cette opinion. Aussi, je souhaiterais vivement que cet apport financier bénéficie à la toutes les universités françaises qui se mobilisent pour la réussite des étudiants.